Le monde Afropunk

Là, nous reprenons la fonction du carnaval qui est de briser les tabous, les souligner. Nous récupérons l’énergie des jours gras, pour pouvoir exprimer, tous les jours, ce que nous avons envie de dire. C’est important, car avec cette tradition parodique, nous pouvons tout décrypter, nous pouvons être dans la transgression ; tout en posant nos créations performatives hors du temps carnavalesque. Nous décryptons et critiquons des formes de domination au sein de la société antillaise et du couple.

Le monde Afro-Punk est composé des Performances :

  • Titan
  • Nu descendant l’escalier
  • Marié mise à nu
  • It is not going to like itself

 

Titan

Dans ce monde Afro-punk, il y a aussi : Titans. Il s’agit aussi d’un monde où un homme et une femme clairement définis se rencontrent, entourés chacun de son avatar. Ce sont des camions très colorés et puissants dans leur symbolique. Nous sommes dans une dimension un peu futuriste puisque l’on peut faire facilement le rapport avec le film « Transformers », les robots-camions. Donc toujours cet univers Afro-punk, punk, cyber-punk, très coloré, saturé. Dans Titans l’action se passe à la tombée de la nuit, entre chien et loup. Au final nous marchons derrière les camions puis devant eux. Ils arrivent, ce sont nos chiens de garde, nos protecteurs, nos vaisseaux, nos attributs, nos totems. À un moment donné nous nous confrontons physiquement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de bagarre, mais nous posons nos têtes l’un contre l’autre et les camions sont là avec nous, à côté de nous.

 

Nus descendant l’escalier

Pour Henri, c’est avec le Nus descendant l’escalier qu’il inaugure ce monde afropunk. Il s’agissait de sa première performance, suscitée par une proposition du critique d’art Dominique Berthet d’interroger la transgression. Plutôt que de l’illustrer, il avait choisi de l’acter par une performance au cimetière de Terreville à Schœlcher en Martinique.

Henri s’est donc mis en tenue carnavalesque, quasiment nu, avec un string, des collants, une perruque, des faux seins dans lesquelles il y avait de l’eau ou un produit ressemblant à du lait ou du sperme. Sa complice, Nadine s’était mise en collant, string, perruque, masque et une queue au bout de laquelle il y avait le même liquide translucide dans un préservatif qu’elle piquait et secouait devant la camera. Elle marchait lentement derrière lui, presque collée. C’est à ce moment-là que l’on avait mis au point cette marche très lente où chacun des pas de l’un était initié par le pas de l’autre. Sa complice soulevait légèrement le dessous du pied d’Henri et lui, finissait le mouvement pour passer à l’autre pied ; ce qui permettait d’être parfaitement synchrones.

Dans Nus descendant l’escalier #2 au Mémorial ACTe, Annabel et Henri ont ajouté toute la dimension de l’esclavage, du sadomasochisme ; et dans le Nus descendant l’escalier #3 au cimetière de Morne à l’eau, en Guadeloupe, Henri n’est pas attaché à sa partenaire ; nous sommes plus proches de la 1re version.

 

La mariée mise à nu

La nouvelle performance : « La mariée mise à nue par le célibataire », est une performance qui développe beaucoup cet univers. Là, nous retournons vers ce que nous avions fait au Mémorial ACTe. Globalement les quelques points importants sont d’abord cette dimension très sexuée, homme et femme très sexy, la dimension carnavalesque et burlesque. Maintenant nous sommes dans un positionnement critique de la société antillaise, même si sous des dehors d’esthétisme (c’est très esthétisant), il y a cette critique. On critique toujours le couple puisque nous sommes dans la question de la porosité, de la relation ; mais cette relation-là est moins fleur bleue, moins naïve ou simple qu’avec les Parades Nuptiale Ignanesques. En terme d’habillement, d’accessoires, en terme de monde surtout, Henri est assez attiré par tout ce qui est cyber et en même temps les tenues, finalement, on s’est beaucoup inspiré du carnaval ; aussi, dans ce qui est cyber, dans tout ce qui est très sexy et dans l’érotisme et la pornographie. Un moment donné Henri avait souhaité faire des photographies de prostitués à Pointe à Pitre, car il y avait vu des créations vestimentaires assez puissantes. Les camions Titans sont un deuxième exemple de créations endogènes contemporaines. Ce qui nous inspire c’est tout ce côté punk, aussi cette dimension sexy. Henri a aussi visité des sites de pornographies alternatives (Altern porn), tout ce travail de tatouage, de bijoux, de piercing : ce qui lui semble assez puissant en terme de look et de corporalité, en terme de présence aussi.

Project date

depuis 2012

Titans

Nus descendant l'escalier

La mariée mise à nu