Ici, c’est notre couple qui devient spectacle. Nous performons dans des lieux qui ne sont pas faits pour des spectacles et pourtant les badauds, les pratiquants à la sortie de la messe, les consommateurs au bar, les clients du salon de coiffure, deviennent spectateurs, voire participent, voire deviennent eux-mêmes performers, maîtres de cérémonie. Grâce à nos tenues intégrales, nous sommes non identifiables, sans visage, sans paroles, sans couleur de peau. On suscite chez les gens l’envie de nous toucher, de nous protéger, de nous nourrir, de nous accompagner. Nous sommes regardés avec empathie. Nous agissons dans l’extrême lenteur jusqu’à l’immobilité. Donc nous forçons le regard. Nous devenons « beaux », « sages », « anges », « une sculpture vivante », aux yeux des autres.

À la muraille de Chine

La performance sur la Muraille de Chine fait partie de la série « Parade Nuptiale Iguanesque ». C’est la numéro 6. Elle montre le rapprochement puis la fusion de deux entités humaines en tenues integrale rouges, c’est une action d’amour, entre Annabel Guérédrat et Henri Tauliaut, qui se déroule dans le lieu mythique qu’est la grande muraille de Chine. Cette action est aussi un clin d’œil à la performance de Marina Abramovic et Ulay (son compagnon d’art et de vie ) se séparant dans ce même endroit.