C’est un monde aquatique, ludique, tout en lumière, où l’on est en relation avec les éléments. Il y a nos corps-paysages que nous donnons à voir et le microcosme intérieur que nous vivons lorsque nous sommes en fusion et en performance. Il s’agit bien d’être dans une fusion, de disparaître et en même temps de faire corps soit avec l’autre (le partenaire de la performance) soit et surtout avec la nature, avec les éléments.
Un monde entre ciel et mer, entre eau et ciel, entre lumière et eau, beaucoup de choses se propagent là-dessous, les corps se déforment. La déformation est due à l’eau, réfraction ou réflexion ?
Watergame
L’action a lieu : soit dans des espaces artificiels comme les piscines avec des qualités plastiques et lumineuses particulières ; soit dans la nature. C’est parce que la lumière (ainsi que l’eau) était d’un bleu unique, un bleu de Prusse, qui explique le fait d’avoir performé dans une piscine pour « Watergame #1 ».
Nous nous sommes concentrés sur le travail des matières. La tenue principale est une ghillie, une tenue de camouflage, avec des fils de laine blanche et grise. On ne voit pas nos visages.
Dans Watergame #1 et Watergame #2, il y a un mélange entre les tenues ghillie et les tenues intégrales. Ça c’est intéressant puisqu’il y a l’esthétique, la beauté des corps dans ces tenues intégrales et en même temps cette chose un peu plus informe qui fait penser à un poisson-lion ou une rascasse tachetée ; ce même poisson dans l’eau, qui se fait embêter par les autres créatures.
Fœtales
Dans Aqua il y a aussi Fœtales. Où a lieu la rencontre entre l’eau et la terre, l’eau et la rocaille, l’eau et les algues. C’est cette rencontre qui fait sens et qui fait paysage.
Fœtales c’est aussi, cette fois, la lenteur, car il n’y a quasiment pas de mouvement. Si l’on veut parler des Four Golden Positions (être debout, être couché, s’asseoir, marcher), les quatre positions d’or chères à Anna Halprin, performeuse Californienne de 95 ans qui enseigne toujours au Tamalpa Institute, nous somme au sol couché, entre l’eau et la terre, la mer et la rocaille. Nous ne bougeons pratiquement pas. L’idée est d’effacer les corps pour être dans le fœtal, le cellulaire, devenir la cellule.
L’idée c’est aussi durant la performance de se retrouver en symbiose, c’est de fusionner à l’image de l’ovule et du spermatozoïde, vivre la cellule-œuf : le zygote.
Il y a le macrocosme paysage que nous donnons à voir et le microcosme intérieur que nous vivons lorsque nous sommes en fusion et en performance. C’est autre chose que le hug, mais c’est un peu le même état d’esprit. Il s’agit d’être avec le matériau cellulaire, fluide, lumière, matière, odeur. D’être bercé par les éléments aussi, fusionné, disparaître, être camouflé comme un caméléon, voilà c’est un peu cet état d’esprit. Il s’agit bien d’être dans une fusion, d’être entre-deux, de disparaître et en même temps de faire corps soit avec l’autre (le partenaire de la performance) soit et surtout avec la nature, avec les éléments.
Bubbles
La performance « Bubbles » est d’abord une rencontre (aquatique) entre ce lieu qu’est la savane des pétrifications, paysage magnifique situé aux Salines, et ce corps proposé par les performeurs Annabel Gueredrat et Ange Bonello. Un télescopage se crée ! Et là nous plongeons dans un corps-insulation (relative ou absolue ?) qui fait référence à l’entité Gaia (conception performance « Bubbles » & photographie : Henri Tauliaut/performers : Annabel Guérédrat & Ange Bonello / cadre : workshop #4 afro cyber punk du 4 décembre 2016 – réalisation Artincidence)
Je place aussi les photos sous marines prises avec la GoPro, lors de nos jeux aquatiques, dans les piscines ou a la mer. Ces images sont parfois totalement déformées grâce à l’objectif et a la réfraction de nos corps dans l’eau. Les affiches-teaser des projets A Smell of Success et Success is Success sont étonnantes pour ces raisons. Nous ferons certainement une nouvelle série avec les tenues intégrales et ghillie ; à suivre…
Project date
depuis 2014
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