L’historienne et critique d’art Sophie d’Ingianni-Ravion en 2004 disait de mon travail d’installation, dans un texte de présentation de l’exposition à la bibliothèque Schœlcher : « Ainsi, avec un échantillonnage de médium, de matériaux et d’intentions (les idées intervenant à ce titre comme matériaux) Organik-Gam délivre autant de surprises que d’inconnus. Dans l’agencement de l’installation, les êtres vivants et les végétaux enserrés dans les aquariums sont maintenus en équilibre (ils respirent, vivent et se nourrissent) en fonction d’une “ligne de force” qui préexistait à l’institution et lui survivra longtemps. Ces êtres organiques, manipulés par Henri Tauliaut constituent bien les archétypes d’un univers mystérieux grouillant de vie ».
Cette œuvre créée spécifiquement pour la bibliothèque Schœlcher comprenait un portique métallique de six mètres de largeur et profondeur et de trois mètres de hauteur supportant une dizaine d’aquariums ou de vivariums, ainsi que des téléviseurs (fonctionnant ou pas), des tubes cathodiques, mais également une création vidéo graphique diffusée sur l’un des téléviseurs. Sophie d’Ingianni-Ravion écrit encore « C’est en effet avec une liberté inconditionnelle qu’Henri Tauliaut crée un environnement où cohabitent les éléments technologiques et “machinistes” de notre culture populaire, en particulier la lumière et l’électricité, les postes de télévision et leurs tubes cathodiques, les moteurs et leur énergie, le plastique et sa transparence, le latex et son opacité, le verre et sa fragilité. À cet univers technologique vient se greffer le monde vivant : poissons, plantes, insectes, reptiles ; également, l’eau, l’air, la terre, la chaleur ». J’interrogeais le lieu physique et l’institution (dans sa dimension du savoir) ainsi que la rencontre entre le livre et l’image, mais surtout le vivant et sa définition.
Project date
1998- 2005
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